Isabelle Strunc : "Ce match est important mais il n’est pas capital"
- Par La Dépêche du Midi, partenaire du TMB
Crédit Photo : ©GuillaumePoumarede
Maillon fort de la formation toulousaine, Isabelle Strunc attend avec impatience le choc face à Angers, le leader, demain soir. "Un match important mais pas capital", prévient la capitaine du TMB.
Le TMB reste sur six victoires de rang, est-ce à dire que vous avez trouvé votre rythme de croisière ?
Je ne sais pas si nous avons trouvé notre rythme de croisière d’autant qu’il y a eu une semaine de break avec les fêtes de fin d’année au cours de cette série et également l’arrivée d’une nouvelle joueuse (Kalis Loyd, NDLR) au sein de l’effectif. Alors c’est vrai, nous sortons de deux belles victoires face à des deux grosses équipes (Mondeville et Reims, NDLR). Rien n’est pour autant fait, nous n’avons rien gagné. Il reste tant de choses à peaufiner, à améliorer, notamment au niveau du travail collectif.
Ces bons résultats sont d’autant plus remarquables que vous avez changé à trois reprises de joueuse sur le poste d’ailière forte (1) après dix journées de championnat.
Ça va, on s’en sort plutôt bien. L’arrivée d’une nouvelle joueuse, ça chamboule toujours un petit peu une équipe, il faut remettre en place des réglages. Mais là, avec Kalis Loyd, pas de problème, c’est une joueuse qui s’est très vite adaptée.
C’est vrai qu’en deux matches à peine, elle s’est immédiatement intégrée à votre collectif.
Kalis est une sacrée joueuse, très intelligente, elle possède beaucoup d’expérience. Nous avons même l’impression qu’elle a toujours été là. C’est vraiment une très bonne pioche pour l’équipe, elle va nous aider, nous faire progresser, c’est sûr.
Demain soir, ce sera le "big match" face à Angers, le leader (10 victoires, 1 défaite à ce jour). Que redoutez-vous des Angevines ?
C’est assurément la meilleure équipe pour le moment. Angers dispose d’une équipe très bien équilibrée, complexe à manœuvrer. Mais je pense que nous aurons les armes pour les embêter et il faudra surtout ne pas se mettre trop de pression sur ce match. Qu’il y ait une victoire ou une défaite à l’issue de cette confrontation, rien ne sera joué pour autant. Ce match est important mais il n’est pas capital, la saison est encore longue. Mais j’avoue que nous avons très envie de le jouer car si on joue au basket, c’est aussi pour ça, pour ces matches avec de la pression et de l’adrénaline, entre deux belles équipes. Ça devrait bien jouer.
Vous disputez votre troisième saison sous le maillot toulousain. Ce sera donc cette fois la bonne pour décrocher l’accession en Ligue féminine ?
Je l’espère car je suis venue ici pour ça, pour aider le club à monter en LFB. Nous avons loupé le coche à l’issue de la première saison pour un seul match, 40 minutes seulement… et puis il y a eu cette dernière saison blanche, on ne saura jamais ce qui aurait pu arriver. Cette saison, j’ai donc toujours espoir de monter et ça reste d’ailleurs mon objectif premier !
Vous êtes à Toulouse après avoir porté les couleurs d’Aix-en-Provence, Perpignan, Nice. Est-ce un choix délibéré de la Nordiste que vous êtes (elle est née à Roubaix, NDLR) d’effectuer toute votre carrière au sud ?
(rires) Clairement, c’est un pur hasard ! Je n’ai absolument pas boycotté les clubs du nord. C’est vrai, j’en rigole parfois, moi, la fille du nord qui fait toute sa carrière dans le sud. Mais je ne m’en plains pas, au contraire.
Vous avez également la particularité d’avoir disputé une saison en Australie (2). On imagine que ce fut une belle expérience.
Ce fut une super expérience, à tous les niveaux : basket, humain, culturel. J’ai d’ailleurs beaucoup évolué en étant là-bas, sportivement bien sûr mais également dans la personne que je suis. Et si je dois donner un conseil à de jeunes joueuses, c’est de tenter l’aventure à l’étranger, où que ce soit, il faut le faire. Se confronter à une nouvelle culture est une excellente chose, il faut saisir ces opportunités. J’aurais pu rester une saison de plus à Canberra mais j’étais très loin de ma famille et comme je suis un peu famille j’ai préféré rentrer.
En 2013, vous avez échoué aux portes de l’équipe de France juste avant l’Euro. Cela reste-il un regret dans votre carrière ?
Non, clairement, ce n’est pas un regret. Je n’ai jamais eu la prétention d’être en équipe de France A. J’ai été appelée en stage mais ce n’était pas un objectif, il faut être réaliste, je connais mon niveau. Être retenue en stage c’était déjà super. Maintenant, c’est terminé et je le répète, je n’ai aucun regret.
À 29 ans, vous avez un beau parcours en LFB et Ligue 2, vous avez connu toutes les sélections jeunes, joué à l’étranger, y a-t-il encore un challenge que vous rêvez de relever ?
Non mais du coup, je suis tellement inscrite dans le projet de Toulouse que mon objectif principal, c’est de monter et de réussir avec le TMB. Après, la suite, on verra ça l’année prochaine. La priorité, c’est de bien finir la saison et d’atteindre mes objectifs.
(1) Les Américaines Jaely Brown et Shakayla Thomas puis la Suédoise Kalis Loyd.
(2) En 2013-2014 à Canberra.
Xavier THOMAS